Présidentielle. Sarkozy pour une dose de proportionnelle aux législatives

Par B.P. avec AFP

"Je suis venu vous parler de la France" : devant plus de 10.000 militants UMP, cet après-midi à Marseille, Nicolas Sarkozy s'est lancé dans un discours offensif de près d'une heure, axé sur les thèmes qu'il a déjà esquissés, ces derniers jours, concluant par un appel à ses troupes : "Aidez-moi à réussir". Il a aussi ouvert la porte à une dose de proportionnelle pour l'élection des députés. C'est son premier grand meeting de campagne depuis qu'il a officialisé sa candidature à une réélection. [Ses principales déclarations] 

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La France :
Nicolas Sarkozy a démarré son premier grand meeting en lançant qu'il était "venu parler de la France", pays que lorsqu'il était "jeune, (il a) aimé sans le savoir".

Crise :  La "France touchée par la crise de 2008 a "échappé à une catastrophe", ceux qui "font comme si rien de grave ne s'était passé depuis 3 ans mentent aux Français".

Vote communautaire : "Quand on aime la France, (...) on ne prend pas le risque du vote communautaire qui ferait peser sur les élus locaux une pression communautariste immense et voler en éclat notre pacte républicain", a-t-il dit à l'adresse de son rival, François Hollande, favorable au vote des étrangers aux élections municipales.
Il a rappelé,qu'il n'a "jamais été pour l'immigration zéro qui, pour un pays comme la France, n'a tout simplement pas de sens. Mais refuser tout contrôle, récuser l'immigration choisie laissant ainsi la porte ouverte à l'immigration subie c'est
irresponsable". Selon lui, "rien n'est pire que la bonne conscience qui ne veut pas regarder en face les conséquences de ce qu'elle réclame. Régulariser massivement, ouvrir toutes les vannes ce n'est ni plus ni moins qu'une faute morale".
Il a affirmé vouloir "s'opposer à toute dérive communautariste qui ruinerait des siècles d'efforts et de sacrifices pour nous construire un Etat".

Elites :  évoquant les rémunérations de certains banquiers ou patrons d'entreprise : une "partie des élites" a "trahi les valeurs qu'elle devait défendre et incarner".
"Je veux être le candidat du peuple de France. Je ne serai pas le candidat d'une petite élite contre le peuple"

Hollande : sans le nommer, Sarkozy son rival Hollande, de double discours sur la finance, l'accusant d'avoir "fait semblant d'être Thatcher à Londres et Mitterrand à Paris", en référence à des récents propos du candidat PS à l'Elysée au Guardian.

Législatives :  Nicolas Sarkozy s'est prononcé en faveur de l'instauration "à la marge" de la proportionnelle dans le mode d'élection des députés, le mode de scrutin actuel "tenant à l'écart" de l'Assemblée de "grands courants de notre vie politique". Il n'a pas précisé si cette réforme, réclamée notamment par le Front national et François Bayrou, président du MoDem, pouvait intervenir avant les législatives de juin.
Le président candidat a également annoncé qu'il souhaitait engager "sans tarder avec toutes les formations politiques" une discussion pour "réduire le nombre de nos parlementaires".

Accord PS/EELV sur le nucléaire :
 Nicolas Sarkozy a une nouvelle fois fustigé cet accord électoral qui prévoit une réduction de la part du nucléaire et revient, selon lui, à "voler le travail des ouvriers".

Famille, mariage : "Quand on aime la France, on ne fragilise pas les institutions qui forment la trame de notre vie sociale : la famille, le mariage font partie de ces institutions qu'il ne faut aborder qu'avec infiniment de précaution", a déclaré le président-candidat. "La famille, le mariage restent des repères, des références profondément ancrées dans notre conscience collective et qui font partie de notre identité. Nous ne voulons pas que l'on sacrifie notre identité à la mode du moment".

Fin de vie : c'est "est un sujet trop douloureux" qui "ne doit pas être instrumentalisé (...) C'est un dilemne profondément humain que la loi sans doute, comme elle le fait déjà, peut encadrer mais qu'à mes yeux elle ne peut pas trancher".

Corps intermédiaires : "Pendant cinq ans, j'ai pu mesurer la puissance des corps intermédiaires qui s'interposent parfois
entre le peuple et le sommet de l'État, qui prétendent souvent parler au nom des Français et qui en vérité confisquent la parole des Français". Pour lui, "Ce ne sont pas les Français qui sont rétifs aux réformes mais les corps intermédiaires qui n'aiment rien tant que l'immobilisme", réaffirmant sa volonté de "rendre la parole" aux Français, via des référendums.
 "Quand on aime la France, on n'est prisonnier d'aucun groupe de pression, d'aucun syndicat, d'aucune clientèle, d'aucune communauté".


>> Le premier grand meeting de soutien
Près de 12.000 personnes étaient attendues par les organisateurs au parc Chanot, à Marseille. Le meeting a débuté à 15h30 et devait durer deux heures environ.

C'est le premier grand meeting de soutien organisé en région par l'UMP, et la deuxième réunion publique de Nicolas Sarkozy depuis sa déclaration de candidature, mercredi. Jeudi, il était en visite à Annecy.

Le candidat, distancé dans les sondages par son principal rival François Hollande [Voir notre infographie interactive], se montre très offensif depuis son entrée en campagne et ne ménage pas ses attaques contre son concurrent, l'accusant, sans le nommer, de "mentir" aux Français et, par sa "lâcheté", d'"affaiblir" la France.

Le ton à Marseille pourrait toutefois être différent : samedi, en inaugurant son QG, au 18 rue de la Convention à Paris (XVe), Nicolas Sarkozy a plaidé pour une campagne "sans agressivité". "Ce sera projet contre projet, idées contre idées", a-t-il promis. Confiant que "La France" et "les Français" seront les sujets de son allocution, ce dimanche.

Ils devraient lui permettre de développer son triptyque "travail-responsabilité-autorité", autant de "valeurs qui permettent de construire un projet personnel et collectif", comme il l'affirmait Figaro-Magazine du 11 février. Il évoquait alors le modèle social français, qu'il brocardait en 2007 et dont il se veut aujourd'hui, crise oblige, le "garant" et le "protecteur" à condition toutefois d'y apporter des "transformations". Il avait aussi annoncé son intention de lancer des référendums sur le chômage et l'immigration. 

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