François Hollande affirme que la gauche peut "se retrouver ensemble et notamment pour la victoire". L'UMP et le président-candidat se sont saisis ces derniers jours des bons scores de Jean-Luc Mélenchon dans les sondages pour jeter le doute sur le programme que conduirait le candidat socialiste en cas de victoire.
Valérie Pécresse, ministre du Budget, a repris le thème déjà martelé ces derniers jours par Nicolas Sarkozy : elle se dit "inquiète" des "ambiguïtés" du programme socialiste. "Le plus grave, c'est de se dire que c'est Jean-Luc Mélenchon, le soir du premier tour, qui va tenir la plume de leur projet commun".
Réponse de François Hollande ? Alors qu'on lui demande ce mardi soir sur Europe 1 s'il sera "l'otage de Jean-Luc Mélenchon", en référence aux propos de Nicolas Sarkozy, le député de Corrèze s'exclame : "mais quelle est cette expression, otage ! Je n'emploierai jamais des mots comme ça ! Je ne vais pas dire que Sarkozy serait l'otage de Mme le Pen dont il cherche les suffrages !"
"En revanche", poursuit le candidat socialiste à la présidentielle, "Jean-Luc Mélenchon, je le connais, il était dans le même parti que moi. Je ne vais pas dire que c'est une gauche qui ne pourrait pas se retrouver ensemble et notamment pour la victoire", poursuit-il. "Je pense que beaucoup d'électeurs qui peuvent à un moment se mettre sur Jean-Luc Mélenchon - nous verrons bien ce que sera son résultat au premier tour - ont envie que je gagne l'élection présidentielle. Et d'ailleurs c'est le principe que nous avons établi; il y aura le désistement pour le candidat de gauche le mieux placé", a-t-il rappelé.
A la question "votre programme est-il incompatible avec celui de Jean-Luc Mélenchon ?", François Hollande répond "incompatible, je ne dirais pas ça. Je suis pour que le souhaitable soit possible et le possible soit souhaitable".
L'ex Premier secrétaire du PS a aussi déploré les chiffres d'un sondage récent montrant que 25% des jeunes auraient l'intention de voter pour la candidate du Front national. "Qu'un quart d'une génération qui puisse considérer que son salut viendrait d'un vote d'extrême droite en dit long sur la rupture qui s'est installée". "Une partie de notre jeunesse ne croit plus en son avenir. C'est à cette jeunesse là que je veux parler, lui dire que je ferai tout, si je suis prochain président de la République, pour réconcilier, réunir, faire que cette jeunesse là trouve trouve totalement sa place".