«Ne choisissez pas un métier en fonction du salaire»; «Être marin, c'est être polyvalent, faire des maths, de la météo, savoir lire une carte»; «Oui, c'est dur, oui, il faut savoir faire des sacrifices, mais c'est un beau métier»... Dans cette salle du Centre européenne formation continue maritime (CEFCM), un groupe de quatorze jeunes écoute religieusement les propos de personnes qui suivent une formation au sein de l'établissement.
«Possibilités d'emploi à découvrir»
Un charcutier-traiteur devenu matelot qui s'accroche aujourd'hui pour passer le brevet de capitaine, un ancien marin qui veut devenir formateur à la pêche suite à un accident de santé... Autant de témoignages forcément enrichissants pour ce public en quête de pistes pour construire un avenir professionnel. Ces jeunes en difficulté, échec scolaire ou rupture sociale, ont suivi, entre jeudi et hier, deux jours de découverte des métiers de la mer. La pêche au large ou côtière, bien sûr, mais aussi le nautisme, la construction navale et la mécanique, la production de coquillages... «Autant de possibilités d'emploi qui existent sur le littoral, près de chez eux et dont ils n'ont pas forcément conscience», indique Marc Voisard, responsable du territoire à la Mission locale du pays de Cornouaille. Mis au point en partenariat avec Nautisme en Finistère et «En avant toute», dispositif de réintégration sociale géré par la Sauvegarde de l'enfance, ce module de deux journées a, pour certains, été une vraie révélation. L'un des participants n'avait même jamais mis les pieds sur un bateau, craignant l'eau... Une peur évacuée le temps d'un tour du port dans un canot pneumatique, préambule à cette découverte.
Projet pilote au niveau européen
Le programme prévoyait aussi des rencontres avec des patrons-pêcheurs, la visite d'un atelier de mécanique marine et de chantiers, d'un centre nautique à Saint-Marine ou des viviers de La Forêt-Fouesnant, avec à chaque fois l'occasion de se frotter au métier. Le passage au CEFCM présentait ensuite l'avantage d'exposer les formations existantes. «L'idée de ce module, projet pilote au niveau européen, est d'allier une présentation générale avec des mises en situation et des discussions avec les professionnels, pour susciter l'intérêt et pourquoi déboucher sur un stage voire un emploi», explique Vincent Mazure, chargé de mission insertion à Nautisme en Finistère. Selon lui, des vocations sont nées durant ces deux jours. Et déjà deux jeunes filles sont revenues avec un contrat de quinze jours chez l'ostréiculteur de La Forêt-Fouesnant.