Troubles d'apprentissage. L'école s'adapte

Les familles d'enfants souffrant de troubles de l'apprentissage l'attendaient depuis longtemps. C'est désormais chose faite. À la rentrée, le collège Sainte-Thérèse accueillera une UPI (unité pédagogique d'intégration) spécifique.

Olivier Houël, chef d'établissement, et le professeur de la future UPI, Christophe Cercleron.
Olivier Houël, chef d'établissement, et le professeur de la future UPI, Christophe Cercleron.
S'il existe plusieurs UPI handicap cognitif en Bretagne, aucune n'est spécifiquement dédiée aux troubles de l'apprentissage. Dès septembre, ce sera chose faite au collège Sainte-Thérèse. L'inspection académique et la direction diocésaine ont donné leur accord.



La classe d'intégration disposera de dix places. Trois élèves sont déjà inscrits. L'orientation est déterminée par la commission hebdomadaire de la Maison départementale des personnes handicapées. Le directeur, Olivier Houël, n'a pas attendu le vote de la loi de 2005 pour accepter des enfants handicapés «quand l'accueil dans l'établissement est possible» et selon la nature du handicap. Il y a deux ans, le collège a accepté deux ou trois enfants souffrant de troubles de l'apprentissage. «Les enseignants ne sont pas formés à encadrer des classes hétérogènes. D'autant que, de l'autre côté, des parents mettent la pression sur les résultats. Certains craignent que les enfants handicapés freinent la classe. Le combat, dit-il, n'est pas toujours gagné».

Harry Potter dyspraxique

Il prend pour exemple les pays anglo-saxons et le Québec où la notion de handicap est perçue différemment. «Là-bas, ils considèrent que les enfants ont dû forcément développer des stratégies de compensation et les ressources dont ils avaient besoin. Ils font la différence entre handicap et déficience mentale. Ils sont plus pragmatiques et il y a moins de querelles de chapelles entre pédopsychiatres et neuropsychiatres».
On aura peut-être de la peine à le croire mais Daniel Radcliffe, le célèbre interprète d?Harry Potter, au cinéma, est dyspraxique. Sa maladie l'empêche d'effectuer les tâches les plus courantes du quotidien.


Quelle issue en fin de primaire?

Depuis deux ou trois ans à Quimper, des orthophonistes ont fait part des difficultés de certaines familles à trouver, à l'issue de la Clis (Classe d'intégration scolaire), en fin de primaire, une place pour leur enfant. Les parents n'avaient le choix qu'entre trois possibilités: la Segpa (Section d'enseignement général et professionnel adapté), l'IME (Institut médico-éducatif) ou l'UPI «Handicap cognitif». «Le problème, évoque Olivier Houël, c'est que ces UPI accueillent des enfants souffrant de déficience mentale. Les enfants souffrant de difficultés d'apprentissage n'y trouvaient pas leur place. C'était plus une orientation par défaut». Les parents appelaient donc de leurs voeux la création d'une UPI spécifique dédiée aux troubles de l'apprentissage comme cela existe dans d'autres départements. «Dans le Rhône, ils ont déjà créé plusieurs UPI de ce type, dont une en lycée». L'objectif de l'UPI à Sainte-Thérèse est de permettre aux élèves d'intégrer le collège en 4e avec des aménagements, ou de s'orienter vers une 4e technologique ou agricole. «La notification est donnée pour deux ans. Les enfants n'iront en UPI que pour les matières dans lesquelles ils ont des difficultés. Ils seront intégrés aux autres classes du collège.On peut également envisager des séances de sophrologie pour renforcer leur estime de soi. Ce sont bien souvent des enfants qui ont été cassés par le système».

«Ouvrir un maximum de portes»

L'enseignant chargé de suivre ces enfants a déjà été recruté. Il s'agit de Christophe Cercleron. Un ancien de prépa HEC et de Sup de Co. Très enthousiaste, après une première expérience en IME, il n'a pas hésité une seule seconde à postuler pour cet emploi. «Il faut ouvrir un maximum de portes pour ces enfants. On leur demande des choses qu'ils ne sont pas capables de faire. Ils sont pourtant intelligents mais souffrent parfois de troubles associés et de problèmes psychologiques. Le verrou? C'est le regard des autres pour aller vers une vraie dynamique. D'où l'importance des associations de parents». Le souhait qu'il partage avec Olivier Houël? Généraliser la création d'UPI spécifiques dans le privé comme dans le public et à l'échelle de la région.

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