Lieu de ligne. C'est le marché qui rit jaune

Plus fragile que le bar, le lieu jaune demande à être commercialisé très rapidement. La vente directe permettrait notamment de gagner de précieuses heures, en évitant le passage sous criée et le relais des intermédiaires. (Photo DR)
Plus fragile que le bar, le lieu jaune demande à être commercialisé très rapidement. La vente directe permettrait notamment de gagner de précieuses heures, en évitant le passage sous criée et le relais des intermédiaires. (Photo DR)
Le lieu jaune serait le poisson le plus vendu en direct ou sous le manteau. Encore plus que le bar! Certains particuliers et restaurateurs y trouvent leur compte. Sur le plan légal, rien n'empêche les marins-pêcheurs de vendre du poisson en direct aux professionnels et aux particuliers, à condition toutefois de ne pas s'affranchir des déclarations et du paiement des charges. Cette vente en direct a initié un système d'approvisionnement qui fait également les affaires de pêcheurs non professionnels qui trouvent une occasion d'écouler leur pêche du jour. De très bons pêcheurs amateurs et parfois d'anciens professionnels à la retraite écouleraient ainsi le produit de leur pêche. Àdes prix défiant toute concurrence, entre 3 et 5 EUR du kilo. Pour certains restaurateurs qui achètent plusieurs dizaines de kilos de lieu par jour, à la belle saison, la tentation est grande de s'approvisionner en direct. Même si l'absence de facture et de marchandise parfaitement tracée peut leur coûter cher. Certains restaurants de la côte ont pris l'habitude d'acheter auprès de mareyeurs une infime partie de leur poisson (pour les factures et se couvrir, en cas de contrôle) mais rentrent la majeure partie de leur lieu en direct. Auprès de pêcheurs pros ou de discrets plaisanciers qui leur garantissent prix et fraîcheur irréprochables. Risqué pour les restos «La pratique est sans doute marginale», tempère Yann Plassart, patron de trois restaurants àBrest (L'O à la bouche, Ma petite folie, La fleur de sel). Les restaurateurs qui débitent beaucoup de poisson ont besoin d'une qualité et d'un approvisionnement réguliers. «Le risque est trop important en cas de contrôle et surtout, les prix proposés par les pêcheurs pros en direct ne permettent pas de réaliser suffisamment d'économies (autour de 50centimes du kilo par rapport aux prix des mareyeurs)». Et la vente sous le manteau des plaisanciers? «Nous ne sommes jamais démarchés», ajoute celui qui achète entre 30 et 40kg de lieu par jour pour ses trois restaurants. Véritable marché noir Peu diserts sur le sujet, les comités locaux des pêches reconnaissent la vente en direct des pêcheurs pros, un procédé tout à fait légal à condition de déclarer les volumes vendus aux autorités professionnelles et fiscales. Pour la vente de poisson par les particuliers, le phénomène leur est largement moins familier. «Mais ce marché noir existe réellement. Il s'est intensifié avec la crise sous l'impulsion d'excellents pêcheurs plaisanciers», observe un ligneur réputé du Nord-Finistère. «On s'est aperçu que la vente en direct empêchait de faire grimper les prix en criée et que certains plaisanciers écoulaient sous le manteau leurs importantes quantités pêchées à la journée. Le plus souvent auprès de particuliers, amis, voisins et connaissances avides de poisson frais à bas prix. Et régulièrement à certains restaurateurs de la côte!».

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