Le choix de Plobannalec-Lesconil, pour l'assemblée générale de l'association à vocation d'insertion par le travail, présidée par Colette Rodet, n'était pas si anodin. Une commune bicéphale comme l'a souligné le maire Alain Lucas, avec sa partie terre et son côté mer. Comme l'association, en fait, qui partage ses activités en deux volets. Terre avec la ferme de Kerambourg, dans la commune de Loctudy, et mer avec un atelier poisson, aujourd'hui au lycée maritime avant de déménager, probablement, dans un magasin à marée de Saint-Guénolé. Ce déménagement s'annonce capital pour l'association. Les salariés en contrat d'insertion travaillent, dans l'atelier poisson, sur les invendus des trois criées bigoudènes. Ainsi, en 2008, 54t ont été produites, contre 17t en 2006. Pour la valorisation de ces denrées destinées à l'aide alimentaire, l'atelier poisson a atteint la limite de ses possibilités dans ses locaux actuels, au lycée maritime de Treffiagat-Léchiagat. «On avait plusieurs solutions, explique Hélène Rochet, directrice de la structure. On pouvait construire du neuf, mais c'était cher. Et puis on est tombés sur une opportunité à Saint-Guénolé, chez un mareyeur qui cesse son activité». L'investissement, au bas mot 250.000 EUR, sera adouci par le projet de relance de l'État, dont le volet alimentaire est abondé à hauteur de 20MEUR. «Au niveau national, le Panier de la mer est reconnu parmi les associations qui pourront prétendre à cette aide, à condition de produire plus», poursuit Hélène Rochet. Du coup, de douze salariés aujourd'hui, l'atelier poisson pourrait rapidement passer à 24 et doubler sa production.
Vers une logique de résultats
Côté terre, le Panier de la mer voudrait aussi pouvoir s'étendre, du côté de la ferme de Kerambourg. Les ventes de légumes bio au panier progressent, avec 95 adhérents et près de 80 distributions hebdomadaires. «Mais avec nos deux hectares, on a plus de place, déplore Hélène Rochet. On lance donc un appel aux propriétaires. L'idéal, ce serait de trouver deux hectares, dans un rayon proche de Kerambourg, Loctudy, Plobannalec ou Pont-l'Abbé». Si, au niveau financier, les effets du plan de sauvegarde se font sentir et que la situation est assainie, des inquiétudes sont nées des nouvelles règles de l'insertion par l'activité économique. «On passe d'une logique de moyens à une logique de résultats», déplore Hélène Rochet. Dans les faits, les subventions dépendront désormais des résultats de l'insertion. Principal risque, tendre vers une sélection des candidats en fonction de leurs capacités à réussir leur parcours d'insertion.