Praire. Draguer la plus discrète de la rade de Brest [Video]

Et si la star de la rade de Brest, c'était elle? Et si le coquillage nº1 du plus beau jardin brestois était, plus que la coquille Saint-Jacques, la discrète praire qui s'écoule à prix d'or sous criée ?

Pas une seconde à perdre à bord du Saphir d'Yvon Troadec. Lapraire se pêche pendant les mêmes horaires que la coquille, durant deux heures et demie menées tambour battant.
Pas une seconde à perdre à bord du Saphir d'Yvon Troadec. Lapraire se pêche pendant les mêmes horaires que la coquille, durant deux heures et demie menées tambour battant.
La praire de la rade de Brest s'est envolée jusqu'à 13,50EUR le kilo sous criée, juste avant Noël. Plus de deux fois le prix de la coquille Saint-Jacques! Le produit est recherché mais on ne le croise pas souvent sur les plateaux de fruits de mer locaux. Pourtant, une praire crue, bien charnue, à la chair dorée comme peut si bien faire le maërl, fait le bonheur des amateurs éclairés. Pas la peine non plus de faire l'article aux fins gourmets de la rade, plutôt les anciens qui connaissent les qualités gustatives d'une praire délaissée par les jeunes générations. Les dragueurs de la rade ne s'y trompent pas. Sur les 55 bateaux inscrits cette année, plus de la moitié travaillent la praire plutôt que la coquille.

Traits courts par petits fonds

La praire se récolte avec une drague spécifique, plutôt dans des petits fonds, les quilles à lécher la couche de maërl par grand coefficient de marée. En début de saison, le ballet des coquilliers raclant les tout petits fonds, très près de la côte, ne passe jamais inaperçu. En début de saison, tout le monde tourne au milieu du gisement qui, dans sa plus grosse densité, se trouve près du bord. Ça se frôle, ça frotte. Lesdragues et les funes tricotent parfois en fonction des trajectoires des bateaux. En fin de saison, les dragueurs s'éloignent peu à peu du coeur du gisement, trop bien labouré. Les traits sont courts (entre trois et cinq minutes). L'action de pêche est saccadée pour bien faire entrer et ressortir la drague sur le fond. En sollicitant constamment le treuil, on vient griffer le fond et récolter les praires enfouies dans une vingtaine de centimètres de profondeur. «Àchacun sa technique, mais on veille à ce que la drague ne secharge pas trop pour lui permettre de bien travailler», explique Yvon Troadec, le patron du Saphir, un goémonier basé à Lanildut à la belle saison. Onretrouve également quelques Saint-Jacques sur ces gisements très majoritairement composés de praires. Les gisements se répartissent en plusieurs endroits de la rade, comme le long de la côte sud de Plougastel, mais aussi devant Lanvéoc ou Kéraliou. Chaque zone de pêche ayant ses spécificités; sol plat et clair vers Lanvéoc, maërl et vase entre le Tinduff et Lauberlac'h, fond plus caillouteux sous Kéraliou.

Pas de temps à perdre

Pas de quoi s'endormir sur le large pont du Saphir, avec un matelot et un stagiaire venu prêter main-forte pendant que le patron s'applique à draguer au bon endroit. Les patrons s'observent, connaissent la position des uns des autres, remarquent tel ou tel bateau qui s'éloigne du gisement puis revient faute de mieux. Pas de temps à perdre durant les deux heures trente accordées plusieurs fois par semaine (deux heures à partir de janvier). Un sprint long à côté des 45 petites minutes accordées aux coquilliers de la baie de Saint-Brieuc.

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