Mer. Les femmes ont une sacrée pêche !

À Paimpol, il y a une ruede la Vieille- Poissonnerie. Mais c'est dans la rue Saint-Vincentque se vendle poisson.À la barredes étals,des femmes.

La brune, la blonde, la rousse ! Sylvie, Dominique et Sylvie onttoujours le sourire.
La brune, la blonde, la rousse ! Sylvie, Dominique et Sylvie onttoujours le sourire.
On dit «jurer comme un charretier». On dit aussi «parler comme une poissonnière». Dans la rue Saint-Vincent, tous les mardis matin depuis des décennies, les femmes sont bel et bien présentes. Et l'ambiance est souvent à la fête même si le métier est pénible. Les articulations deviennent vite douloureuses quand elles ne sont pas «bouffées» par l'arthrose. «Quand il n'y a pas de pluie, il y a du vent, ou le contraire!», confie Jacqueline. Et pourtant, cette rue et ce métier, faut pas les lui conter! Des fous rires et des coups de gueules «Dans ma famille, on est dans la pêche depuis cinq générations. Je venais déjà sur le marché avec ma mère». Maintenant, elle vend le produit de la pêche de son mari, patron de l'Horizon. Leur fils y est aussi embarqué. Quand elle évoque le métier, Jacqueline bénit la coquille. «Heureusement qu'elle est là! Mais sur mon étal, j'ai aussi du poisson de ligne, comme dans le temps». Car chacune a sa spécialité, sa clientèle fidèle, ses habitués, ses coups degueule, ses sentiments sur l'avenir. Marie-Hélène, petite-fille et arrière-petite-fille de marin de Loguivy, achète en criée et revend. «J'ai commencé dans les halles, avec ma mère, à 16 ans. Le marché est difficile car les grandes surfaces sont venues faire beaucoup de concurrence». Martine, elle, est salariée, depuis pas loin de dix-huitans. En plein dans les commandes de Noël, elle évoque l'évolution de la clientèle. «Il y a pas mal de jeunes, c'est bien; ça évolue». Dominique, 53 ans, est elle aussi revendeuse, comme Marie-Hélène, après avoir été femme de pêcheur. «Je suis dans ce métier depuis trente ans. Il y a trop de concurrence aujourd'hui et elle ne vient pas que des grandes surfaces. Dans la rue aussi, il y en a.Tout n'est pas toujours vendu à sa vraie valeur. Le respect se perd!». Malgré tout, Dominique trouve que l'ambiance est bonne. «On rigole bien, on se fait des apéros entre nous, des repas, même s'il y a des mots de temps en temps. La clientèle est sympa. Elle préfère venir ici qu'en grande surface. Au moins, quand on achète dans la rue, on n'est pas anonyme!». Relève assurée Sylvie, la brune, vend elle aussi la pêche de son mari. Mais aussi celle de son neveu. Elle est de la famille Riou, de Loguivy. «L'ambiance est bonne, les gens sont gentils et fidèles. Le marché est quand même en déclin même si on a l'été. Les touristes adorent la rue. Ils prennent parfois les étals en photos. Et on peut donner des conseils de cuissons, des recettes». L'autre Sylvie, la rousse, vend le poisson du Rakaz. Son mari en est le maître à bord mais Sylvie a une autre corde à son arc. Elle fait des tournées, sur Kerfot, Pléhédel et Pludual. Elle parle des revendeuses. «C'est vrai que nos prix ne sont pas toujours les mêmes. Il faut que tout le monde gagne sa croûte et du coup, on essaie quand même de s'aligner». Toutes ces femmes assurent depuis longtemps. Vingt ans. Trente ans et plus parfois. Mais la relève est assurée. La plus jeune de la bande est Manu. Elle a pris la place de Michelle Caous. Son mari, sur la Petite Folie, est jeune patron lui aussi. «J'aime bien être là. Je le fais depuis deux ans et ça se passe bien». Les vacances de Noël seront fournies pour toutes ces femmes, qui sont aussi des mamans. Mais janvier leur permettra de souffler. «Quand la coquille s'arrête, nous aussi!». Ce sera bien mérité!

Pour aller plus loin

Paimpol
Revenir en arrière

Mer. Les femmes ont une sacrée pêche !

sur Facebook sur Twitter sur LinkedIn
S'abonner

Actualité vidéo

Application Le Télégramme Info Bretagne

Application Le Télégramme

Vous aimez la Bretagne ? Vous allez adorer l'application du Télégramme. Profitez d'une expérience de lecture personnalisée et d'un accès rapide à l'actualité de votre commune.

Application Le Télégramme Journal
Application Le Télégramme Journal