Nolwenn Leroy. Chanson par chanson, elle commente son nouvel album

Le nouvel album de Nolwenn Leroy,  "Ô Filles de L'eau" (Mercury/Universal), sera disponible le 26 novembre 2012. Pour faire patienter son public de plusieurs générations, la chanteuse populaire lève un coin de voile sur chacun des treize morceaux (son nombre porte-bonheur !) qui le composent, dans leur ordre d'apparition.

Photo Frédéric Jambon
Photo Frédéric Jambon

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1. Davy Jones
(Crédits : Christophe Miossec, Nolwenn Leroy, Jon Kelly, Boo Hewerdin)
"Nous avons co-écrit cette chanson avec Christophe Miossec. En anglais, l'expression To be sent to Davy Jone's locker signifie périr en mer. Davy Jones, c'est l'Ankou de la mer ! Nous avons construit une histoire autour de lui et d'une fille qui disparaît, se réincarne en sirène et va exercer sa vengeance sur cet esprit maléfique. Sur une musique qui pourrait être celle d'une chanson traditionnelle. Je précise que nous avons créé notre propre histoire à partir de la légende, et non pas du personnage de Pirates des Caraïbes, qui s'inspire de la même source".
 
2. Juste pour me souvenir (Nolwenn Leroy, Assane Attyé, Dave Bux) 
"La chanson repose sur une dichotomie : le thème est assez sombre, chargé, - même s'il y a de l'espoir à la fin ! - alors que la musique est entraînante. Cela me semble un bon compromis pour aborder des sujets lourds, importants, d'une manière plus légère, sans que ce ne soit plombant. J'ai écrit cette chanson avec Ycare, un jeune artiste révélé, comme moi, par un télé-crochet. Il a beaucoup de talent !"

3. Ophélia (Nolwenn Leroy, Jon Kelly, Matt Johnson, Sophie Delila, John Parricelli)
"J'adore les tableaux préraphaélites. Parmi eux, l'Ophelia de Millais m'a toujours fascinée. Il représente une jeune fille allongée sur une eau stagnante, sans que l'on puisse savoir si elle est morte ou si elle rêve. Cela a été une source d'inspiration de la chanson, comme l'Ophélie de Shakespeare dans Hamlet. Je viens de lire un mémoire analysant ce personnage. J'ai alors réalisé qu'il entretenait toute une série de correspondances avec le chant et les sirènes ! J'ai aussi beaucoup pensé au poème de Gérard De Nerval, El Desdichado. Il commence par J'ai rêvé dans la grotte où nage la sirène. Et mon refrain ouvre sur : Si tu as rêvé dans les eaux sombres, dans la pénombre où nage Ophélia... 
La chanson est sombre, mais à la fin, il y a toujours de l'espoir. Elle est très rock, dans l'esprit de Snow Patrol, un groupe irlandais que j'adore. Il attache une grand importance à la mélodie."

4. Sixième continent (Nolwenn Leroy, Jon Kelly, Matt Johnson, Sophie Delila, John Parricelli)
"La chanson traite d'un sujet grave : cet énorme continent fait de déchets, entre Hawaï et la côte ouest des Etats-Unis. C'est une catastrophe écologique. Je me mets à la place d'une sirène, assise sur son petit rocher, qui souffre et pleure de voir tout ce plastique autour d'elle. Ces déchets sont un vortex : ils m'ont évoqué l'image d'un vinyle qui tournerait dans la mer. D'où, dans la musique, une tournerie, une rengaine entêtante. Là aussi, il y a dichotomie entre un sujet dur et un uptempo entraînant. Dans un album consacré à la mer sous tous ses aspects, il me semblait important d'avoir une chanson traitant d'environnement".

5. Homeland (James Horner, Jon Kelly, Ciara Newell)
"James Horner est le compositeur d'une petite ritournelle qui revient régulièrement dans le film Braveheart. Avec son accord, on a construit la chanson sur sa suite de notes, avec couplet et refrain. C'est en anglais, mais, oui, je l'avoue, mon Homeland, c'est la Bretagne !"

6. J'ai volé le lit de la mer (Nolwenn Leroy, Dele Ladimeji, Paul Boddy)
"La chanson évoque cette habitude qu'ont des gens, - et moi la première ! -, de rapporter des grains de sable de leurs voyages. Le lit de la mer, c'est le sable. J'en ai plein de petites fioles chez moi. J'en ai rapporté du désert du Mali où j'étais partie plus jeune en voyage humanitaire, aussi du Colorado, d'Australie, de Californie, de l'île des Pins en Nouvelle-Calédonie, et de Bretagne, bien sûr ! Ces petits flacons sont des trésors : ils renferment de beaux souvenirs !"

7. A la vie à la mort (Hubert Mounier)
"Hubert Mounier était membre de l'Affaire Louis Trio. Sa chanson est une invitation au voyage : celui d'un couple, et raconte un voyage sur l'eau en parallèle. On sort ici de l'univers celtique : c'est une chanson au ukulélé, toute simple, très estivale".

8. Aux filles de l'eau (Nolwenn Leroy, Franck Fossey)
"Cette chanson est une ode à ces femmes qui avancent dans la vie en bravant les tempêtes, qui sont des battantes ! Elle fait aussi référence aux navigatrices, aux femme et filles de marins".

9. Limitless (Sophie Delila, Martin Brammer)
L'océan est sans limite. Mais là, plus encore que du texte, je parlerai de la musique de Sophie Delila. C'est une chanteuse française qui vit et travaille à Londres. Elle est comme moi chez Mercury, mais c'est finalement dans le studio où j'enregistrais à Londres qu'on a fini par se rencontrer et sympathiser. Elle connaissait ma passion pour Kate Bush et Peter Gabriel. La chanson se développe dans leur univers sonore".

10. Ahès(Gwennyn, Nolwenn Leroy, Matt Johnson, Sophie Delila, John Parricelli)
"Je n'avais pas pu lui remettre le Grand Prix du Disque du Télégramme à Tébéo à Brest (Gwennyn a succédé à Nolwenn Leroy au palmarès, ndlr), mais on s'est bien rattrapées. Gwennyn m'a offert un texte sublime en breton autour de Dahut, l'autre nom d'Ahès. Je voulais, en interprétant une création, rappeler que le breton n'est pas une langue du passé, mais du présent et du futur. Le morceau est une chanson très épique : ici, on n'est pas dans la ballade !"

11. Sur mes lèvres (JLM Bergeaud, alias Jean-Louis Murat)
"Sur les petites notes que j'avais prises sur les chansons, j'ai noté à propos de celle-là : riche de par son sens, extrêmement originale de par son angle ! C'est une chanson qui parle de la condition de l'auteur et de l'écrivain. Il faudrait que j'en discute avec Jean-Louis Murat... La chanson offre plusieurs lectures... En fait, j'ai l'impression qu'il met sur mes lèvres ses propres mots, mais pour me faire dire des choses que je ne pourrais pas dire moi... C'est tordu, c'est cynique, mais c'est d'un talent incroyable ! Enfin, si ça se trouve, il n'a pas du tout pensé à ça (rires). En tout cas, elle est énorme, cette chanson..."

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12. Tout a une fin (Nolwenn Leroy, Jon Kelly, Matt Johnson, Laurel Arnell-Cunell)
"C 'est une chanson qui rappelle que même les plus grands, les plus puissants, ont une fin ! Même l'océan, qui finit en petites vaguelettes qui me lèchent les pieds ! On aura beau se sentir invicible, à un moment, on sera tous égaux face à ça".

13. D'émeraude
(Jean-Christophe Urbain, Nolwenn Leroy)
"Jean-Christophe Urbain, des Innocents, a fait cette chanson avec les noms magiques de nos côtes : côte d'émeraude, côte de granit rose, côte d'opale... Ils sont si poétiques qu'on pouvait n'en faire qu'une chanson douce, une ballade. C'est une chanson pleine de lalala à reprendre en choeur avec les gens, à la fin du concert. Elle a un côté intemporel, très simple".

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