Internet. Un gouffre énergétique

Il y a quelques années, on pensait que la révolution numérique était tout bonus pour l'environnement. À présent, des spécialistes s'alarment: internet est devenu un ogre énergivore.

A Vannes, les ordinateurs des services municipaux sont équipés du logiciel «Écobutton». Il permet d'économiser, par an et pour chaque ordinateur, l'équivalent de 55EUR d'électricité, en plus de 135kg de CO2 consommé. Photo Aurélien Douillard
A Vannes, les ordinateurs des services municipaux sont équipés du logiciel «Écobutton». Il permet d'économiser, par an et pour chaque ordinateur, l'équivalent de 55EUR d'électricité, en plus de 135kg de CO2 consommé. Photo Aurélien Douillard
Internet énergivore? Peut-être pas chez vous. Mais en bout de chaîne, dans les énormes fermes informatiques qui abritent les gigas serveurs internationaux, la consommation d'énergie ne cesse d'augmenter. Et la facture est de plus en plus lourde. Pour les portefeuilles et pour l'environnement. Savez-vous qu'une simple requête sur un moteur de recherche nécessite autant d'électricité qu'une ampoule allumée pendant une demi-heure. Autre comparaison: un personnage de Second Life, le célèbre jeu en ligne, consomme autant d'électricité qu'un Brésilien en chair et en os!

L'empreinte du net a dépassé celui de l'aérien

Cette consommation frénétique du web a réellement débuté il y a plus de cinq ans. En 2006, par exemple, il était établi que les bases de données américaines consommaient en un an, autant d'électricité que le faisait le Royaume Uni en l'espace de deux mois. En 2008, les spécialistes ont estimé que les gigas serveurs internationaux avaient besoin d'une puissance énergétique équivalente à 14centrales électriques. Pourquoi cette surenchère? Subodh Bapat, vice-président de Sun Microsystems, l'a expliqué à nos confrères du Monde. «Nous avons besoin de plus de bases de données, de plus de serveurs. Chaque serveur consomme plus de watts que la génération précédente.» Résultat, l'empreinte carbone du net a dépassé celle de l'aérien. Et ça devrait continuer. Car il est prévu qu'en 2020, si rien n'est fait, les émissions des réseaux télécoms auront doublé par rapport à 2002.

Des solutions

Que faire pour freiner cette course folle ? Les géants du numérique et les opérateurs font, par exemple, fonctionner leurs centraux à des températures supérieures en baissant la ventilation. D'autres ont commencé à investir dans des panneaux solaires. C'est le cas de AISO.net, qui héberge des serveurs en Californie, au sud de Los Angeles. En Europe aussi, certains hébergeurs jouent la carte verte. C'est le cas d'Ikoula en France. Cet hébergeur assure que 20% de l'énergie qu'il consomme est issue de «sources propres et renouvelables». Son data centre est équipé d'une pile à hydrogène qui limite l'émission de polluants. Ikoula envisage dans un avenir assez proche de réduire de 60% ses émissions de CO2. Un autre hébergeur, allemand cette fois-ci, 1 & 1, explique que son siège situé à Karlsruhe, où travaillent 1.300 personnes est alimenté uniquement en énergie renouvelable (éolienne hydraulique..) Les gros groupes planchent aussi sur des projets visant à limiter leur impact environnemental. IBM, par exemple, cherche à réduire la déperdition d'énergie sous forme de chaleur. Des calories produites par la chauffe des énormes ordinateurs, constamment climatisés.

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