Pêche à la palourde. Un droit coutumier ?

Aujourd'hui, le tribunal de Lorient jugera quatre membres de l'association SOSPetite mer de Gâvres. Ils défendent la coutume. On leur reproche une activité illicite.

Henri Drouin, Hervé Le Garff et Alain Malardé (de gauche à droite), trois des quatre membres du bureau de SOS Petite mer de Gâvres, sont appelés ce matin, devant le tribunal de Lorient. Photo Y.G.
Henri Drouin, Hervé Le Garff et Alain Malardé (de gauche à droite), trois des quatre membres du bureau de SOS Petite mer de Gâvres, sont appelés ce matin, devant le tribunal de Lorient. Photo Y.G.
Que reproche-t-on exactement à ce bureau de SOS Petite mer de Gâvres: de collecter la récolte de dizaines de pêcheurs à pied et de la revendre à des ostréiculteurs. L'association sert d'intermédiaire entre des pêcheurs amateurs et des professionnels.

Complément de revenus

Ainsi les pêcheurs à pied gagnent une petite cagnotte qui leur permet un complément de revenu, en fonction des marées. «De tout temps, les pêcheurs de la Petite mer ont fait ainsi, explique Hervé Le Garff. Mon grand-père, ma grand-mère, mon père, ils ont toujours vendu leur pêche pour mettre du beurre dans les épinards. Ce n'est pas du trafic. C'est le droit coutumier. Ceux qui viennent pêcher ici, ce sont souvent des écorchés sociaux qui ont besoin d'un complément de revenu tout simplement pour survivre». Mieux, autrefois, les Affaires maritimes accordaient des autorisations pour la pêche et la revente des prises à des dépôts dûment répertoriés. Il y a eu jusqu'à 150 pêcheurs pour trois dépôts.

400 adhérents

Aujourd'hui, forte de près de 400 adhérents, SOS Petite mer de Gâvres a été créée, en 2004, par Alain Malardé et quelques pêcheurs. À l'époque, cette mine à palourdes, coques et huîtres, avait été ouverte aux professionnels après son classement en zoneB, tout en laissant libre la pêche de loisirs. Une autre association avait imaginé d'imposer des licences pour pouvoir vendre la production. Ce fut le détonateur de la révolte.

Un dépôt pas clandestin

Aujourd'hui, SOS Petite mer dispose d'un dépôt, au vu et au su de tout un chacun. Depuis deux ans, il n'y a eu aucun contrôle sur la zone. «On achète, on vend. On évite ainsi le marché souterrain et on assure la traçabilité de la pêche», insiste Alain Malardé. «Ce n'est pas nous, personnellement, qui achetons. C'est l'association, personne morale.Il faut trouver un cadre juridique pour réguler cette activité aléatoire. Les jeunes sont mieux à la côte qu'à Hennebont pour y acheter des barrettes. Aller à la palourde, c'est comme aller aux champignons». Si l'association n'appelle pas à manifester aujourd'hui, elle se propose de faire une dégustation de palourdes, à partir de 13h30 à la porte du tribunal.

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