Ostréiculture. La mortalité frappe toujours

Le président du conseil régional, Pierrick Massiot, a fait une plongée chez les ostréiculteurs morbihannais. Il a visité, à Sarzeau, deux exploitations et une nursery pour « voir comment les ostréiculteurs relèvent la tête ».

Pierrick Massiot s'est, notamment, rendu sur l'exploitation de Patrice Guillemette, à la pointe du Ruault. Photo Gabriel Simon
Pierrick Massiot s'est, notamment, rendu sur l'exploitation de Patrice Guillemette, à la pointe du Ruault. Photo Gabriel Simon
« On a perdu en tonnage mais comme les prix ont augmenté, on s'en sort malgré tout ». Des propos plutôt rassurants entendus, hier matin, chez Patrice Guillemette. Cet ostréiculteur âgé de 47 ans tient une exploitation importante, à la pointe du Ruault, à Sarzeau. Il produit plus de 400 tonnes sur ses 13 hectares de parcs dans le golfe et ses sept autres à Paimpol (22). Il a neuf salariés dont trois à temps partiel dans les Côtes-d'Armor. C'était la première étape de la visite ostréicole de Pierrick Massiot, le président du conseil régional. La Région a donné, entre 2010 et 2012, deux millions d'aides dans le cadre d'un dispositif d'urgence créé pour faire face à la surmortalité des jeunes huîtres. 278 exploitations ont reçu un soutien à la gestion et à la reconstitution de cheptel. La Région participe aussi au programme Score pour la mise au point de souches résistantes.

Impossible d'agrandir

Mais la crise est toujours là, avec un impact plus fort en Bretagne-Sud. Hervé Jénot, le président de la Section régionale de la conchyliculture (SRC), a expliqué que les mortalités peuvent toucher jusqu'à 80 % de la production de jeunes huîtres, en frappant de manière différente selon les secteurs. D'où l'intérêt d'aller élever des juvéniles en Bretagne-Nord où la mortalité frappe aussi mais moins fortement. Chez Pierrick Le Thiec, c'est un autre type de difficultés qui a été soulevé. Ce jeune ostréiculteur de 33 ans est installé depuis une quinzaine d'années à la pointe de Bénance. Ses parents lui ont donné l'envie de faire ce métier, mais, étant ouvriers ostréiculteurs, ils n'ont pas pu lui transmettre d'exploitation. Le seul chantier qu'il a pu trouver est aujourd'hui trop petit. L'agrandir ? Impossible : il est situé sur le domaine public maritime. Pierrick Le Thiec a acheté un terrain non loin, il y a dix ans. « Mais il est situé en zone NDS (*). La mairie ne veut pas le faire passer en zone ostréicole dans la révision du PLU », regrette-t-il.

Naissains par millions

« La solution serait de mutualiser des espaces en zones d'activités, à condition, cependant, de trouver des terrains libres proches de l'eau et qui soient en continuité avec l'urbanisation pour être en conformité avec la loi littoral », précise Alain Dréano, secrétaire général de la SRC Bretagne-Sud. Autres problèmes évoqués : la difficulté de recruter des ouvriers ostréiculteurs, les règlements maritimes qui changent d'un département à l'autre, la prolifération des dorades, prédateurs des huîtres. « Ces problèmes pourront être évoqués dans le cadre de la conférence régionale mer littoral que je copréside », a informé Pierrick Massiot, dont la visite se terminait par la nursery de Marie-Gabrielle Capodano. Cette petite entreprise créée il y a un an, à Bénance, à deux pas de chez Pierrick Le Thiec, produit 10 à 15 millions de naissains pour les ostréiculteurs du golfe et a aussi un espace dégustation. « Pour nous, notre grosse crainte, souligne Mme Capodano, ce sont les pesticides ».

* Zones protégées au titre des espaces sensibles et inconstructibles.

Pour aller plus loin

Morbihan
Revenir en arrière

Ostréiculture. La mortalité frappe toujours

sur Facebook sur Twitter sur LinkedIn
S'abonner

Actualité vidéo

Application Le Télégramme Info Bretagne

Application Le Télégramme

Vous aimez la Bretagne ? Vous allez adorer l'application du Télégramme. Profitez d'une expérience de lecture personnalisée et d'un accès rapide à l'actualité de votre commune.

Application Le Télégramme Journal
Application Le Télégramme Journal