Papeteries de Mauduit. Quimper habillée de blanc [Diapo]

Le conflit s'enlise aux Papeteries de Mauduit, à Quimperlé, et les salariés ont choisi, hier, de faire monter la pression en habillant de blanc le centre-ville de Quimper, où les délégués étaient reçus par lepréfet.

Entre 300 et 400 salariés des Papeteries de Mauduit ont manifesté, hier, au centre-ville de Quimper, redécoré pour l'occasion. Photo J.H.
Entre 300 et 400 salariés des Papeteries de Mauduit ont manifesté, hier, au centre-ville de Quimper, redécoré pour l'occasion. Photo J.H.
Décorations de Noël ou atmosphère fantomatique? Le centre-ville de Quimper a offert, hier matin, une vision surréaliste. Des dizaines et des dizaines de bobines de papier pour filtres de cigarettes ont été dévidées par quelque 300 à 400 salariés des Papeteries de Mauduit (PDM) de Quimperlé qui contestent un plan prévoyant 106 suppressions d'emploi sur un effectif de 720 personnes. Le Mont Frugy, la préfecture, les arbres bordant l'Odet ont été recouverts de ces guirlandes inattendues. Cette action spectaculaire s'est toutefois déroulée dans le calme, à l'issue d'une rencontre entre le préfet Pascal Mailhos et l'intersyndicale CGT-CFDT-Force Ouvrière. La préfecture n'était d'ailleurs pas un objectif particulier des manifestants: ils considèrent que leur entreprise a les moyens de financer elle-même un plan de départs volontaires et de préretraites qui permettrait d'éviter les licenciements.

Direction plus «conciliante»

Vers midi, les «PDM» ont rejoint Quimperlé par la voie express en organisant une opération escargot. Celle-ci a, bien sûr, provoqué d'énormes bouchons. Et en début d'après-midi, tous se sont retrouvés devant les portes de l'entreprise, que la direction avait fermées en invoquant le fait que selon elle, des «dégradations» avaient été commises la nuit précédente dans les ateliers. Les délégués, qui contestent ce terme, sont partis négocier, tandis que les salariés patientaient au dehors. Près de trois heures plus tard, la direction acceptait d'ouvrir à nouveau les portes, la nuit dernière, pour que les ouvriers puissent reprendre le travail. Les délégués affirmaient de leur côté que cette direction désormais semblait plus conciliante pour financer des retraites «maison», même si, de son côté, l'État refuse de mettre la main à la poche. Il en sera question à nouveau ce matin lors d'une nouvelle réunion, qui n'était pas prévue, avec les représentants du personnel.

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