Finistère. Les patrons veulent une centrale électrique à gaz

Les dirigeants d'entreprises finistériennes enfoncent le clou: ils veulent une centrale électrique. Sinon, selon eux, une menace réelle plane sur toute l'activité de la pointe bretonne.

Jo Le Mer, patron de la société Gianonni (600 salariés), a fait un plaidoyer pour la construction d'une unité électrique. Sinon, estime-t-il, les investissements pourraient partir ailleurs. Photo archives Claude Prigent
Jo Le Mer, patron de la société Gianonni (600 salariés), a fait un plaidoyer pour la construction d'une unité électrique. Sinon, estime-t-il, les investissements pourraient partir ailleurs. Photo archives Claude Prigent
Un sondage effectué cet hiver a révélé une petite surprise: les Bretons placent la création d'une unité de production électrique pour sécuriser l'approvisionnement en tête de leurs préoccupations régionales, devant le TGV. Ce sondage (Le Télégramme du 9mars) n'est pas passé inaperçu au sein de l'association Investir en Finistère, composée essentiellement de dirigeants d'entreprises et des chambres de commerce: ici, plus qu'ailleurs, on plaide pour la construction d'une centrale électrique à la pointe bretonne, comme l'ont rappelé les membres de l'association réunis mardi soir, à Roscoff. 2015-2025: déficit majeur L'an dernier, cette association avait déjà pris clairement position en s'appuyant sur l'étude du cabinet spécialisé Zelya Energy qui concluait au creusement d'un déficit énergétique majeur de la Bretagne, dans la décennie 2015-2025, avec les risques inhérents de black-out. Depuis, l'association a le sentiment que les événements récents confortent sa position, tel le black-out qui s'est produit cet hiver, en Provence-Alpes-Côte d'Azur, région la plus exposée de France avec la Bretagne, toutes deux situées en bout de ligne. Durant cette même période, l'image de la France exportatrice d'électricité a été sérieusement écornée puisque le pays a dû faire appel à ses voisins pour assurer le passage de plusieurs pics de forte consommation, faisant ainsi la preuve d'une fragilité inattendue. Deux tranches de 400 Mgw Sur le plan local, l'association constate que les éoliennes ne jouent qu'un rôle marginal pendant les périodes de surtension liée aux grands froids anticycloniques (donc sans vent) et que les nouvelles normes environnementales obscurcissent l'horizon des actuelles turbines à combustion de Dirinon et Brennilis. 470 mégawatts, au total, activés seulement en période de forte consommation. De toutes ces considérations, l'association tire une conclusion: il faut rapidement prendre position car elle estime que les solutions alternatives (hydrolien ou solaire) ne produiront pas d'effet réellement quantifiable avant l'horizon 2020. Son choix: la construction dans le Finistère d'une centrale électrique à gaz de deux tranches de 400 mégawatts qui assurerait la sécurité de l'approvisionnement de la pointe bretonne, Morbihan et Côtes-d'Armor compris.Le plaidoyer de Jo Le Mer De tous les intervenants sur le sujet, Jo Le Mer a été le plus tranchant. Le patron de la société Gianonni (600 employés à Morlaix et Lannion) estime que sa société de fabrication de condensateurs est l'exemple-type de l'entreprise qui ne peut se permettre les délestages ou même les microcoupures. «Nos nouveaux actionnaires de Carlyle sont prêts à investir 15millions d'euros par an sur cinq ans. Mais tout tombera à l'eau si nous sommes confrontés à des problèmes d'approvisionnement électrique. Nos actionnaires n'aimeraient pas cela». Un point de vue approuvé par l'assistance, dans laquelle figurait aussi le vice-président du conseil régional, Gérard Lahellec. Il n'est pas intervenu car la position de la Région semble en phase d'évolution sur cette thématique sensible. Lors de la dernière session, Jean-Yves Le Drian, le président de la Région, n'a pas seulement parlé d'économies de consommation et d'énergies nouvelles. En quelques mots, il a également évoqué les unités de production, mais sans révéler le fond de sa pensée.

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