Sokalique. Le parquet fait appel

Hier, le parquet du tribunal de Brest a finalement fait appel du jugement concernant l'affaire du naufrage du Sokalique et la relaxe de l'armateur de l'Ocean Jasper.

Hier, à la sortie du tribunal, trois marins rescapés du Sokalique (Hubert Person, Semione Coupille et Erwan Appriou) et leur avocat, Me Le Luyer. Photo Ronan Rousseau
Hier, à la sortie du tribunal, trois marins rescapés du Sokalique (Hubert Person, Semione Coupille et Erwan Appriou) et leur avocat, Me Le Luyer. Photo Ronan Rousseau
« Je suis soulagée. On ne se sera pas battu pour rien », confiait, hier, Yvette Jobard à la sortie du tribunal de Brest. Devant le palais de justice, la veuve du patron pêcheur du caseyeur roscovite, disparu à la suite de la collision avec l'Ocean Jasper, le 17août 2007, était venue accompagnée d'une trentaine de personnes, dont des pêcheurs rescapés du naufrage.

Faire pression sur le parquet

Ensemble, ils comptaient mettre la pression sur le parquet qui avait jusqu'à hier soir pour faire appel du jugement du tribunal de Brest. Yvette Jobard avait annoncé son intention de mener une grève de la faim si elle n'avait pas obtenu gain de cause. Ce week-end, le député du Finistère, Gwenegan Bui (PS), avait également adressé un courrier à la ministre de la Justice, ChristianeTaubira, afin d'obtenir l'appel du parquet.

« Pas cher payé »

Les parties civiles voulaient ainsi contester le jugement du tribunal de Brest qui, le 22janvier, avait condamné le commandant de l'Ocean Jasper et son second à des peines de prison ferme mais avait relaxé l'armateur turc. Une relaxe qu'avaient désapprouvée YvetteJobard et les marins rescapés du naufrage. « Ça n'est pas cher payé pour la mort d'un homme », avait soupiré la veuve à l'annonce du jugement. Hier, Yvette Jobard était donc satisfaite. « Le parquet ne pouvait pas s'opposer aux parties civiles qui souhaitaient avoir un procès devant la cour d'appel », explique Bertrand Leclerc, procureur du tribunal de Brest. L'appel ne concerne que la relaxe de l'armateur de l'Ocean Jasper et non les peines infligées au commandant du cargo et à son second.

« Que justice soit vraiment rendue »

« Même si ce n'est pas encore gagné, c'est un gros soulagement qu'on puisse espérer que justice soit vraiment rendue. Je suis aussi soulagée pour les marins rescapés qui en avaient gros sur la patate », indique Yvette Jobard.



« Cet appel est une grande satisfaction car on aura, à nouveau, la chance de plaider la culpabilité de l'armateur », ajoute Me LeLuyer, l'avocat des marins rescapés. Selon l'avocat morlaisien, la cour d'appel de Rennes pourrait examiner l'affaire « d'ici un an, voire un an et demi ». Pour MeLeLuyer, « c'est le début d'un nouveau parcours judiciaire ».

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