Sécurité en mer. Les marins sur le pont

400 décès par an, c'est encore trop, a déploré le président de la SNSM (*) lors du premier forum «Mer en sécurité». D'où l'idée de repartir au combat sur la sécurité.

Au contact quotidien des fortunes de mer, la SNSM a rassemblé les gens de mer, à Paris, pour une journée d'échanges et de travail. Photo archives Jean Le Borgne
Au contact quotidien des fortunes de mer, la SNSM a rassemblé les gens de mer, à Paris, pour une journée d'échanges et de travail. Photo archives Jean Le Borgne
«400 décès en mer par an, c'est inacceptable!», s'insurge l'amiral Lagane, le patron de la SNSM. Pas question pour lui et ses troupes - près de 7.000 bénévoles dont 2.000 en Bretagne - d'accepter cette fatalité. La SNSM a réussi son pari: organiser, à Paris, le premier Forum «Mer en sécurité». Plaisance, pêche, commerce, mardi, ils étaient plus de 400 au rendez-vous. Dans le monde de la pêche, les professionnels peuvent mieux faire. «C'est vrai qu'il y a chez nous des têtes de lard!», avoue Pierre-Georges Dachicourt, président du Comité national des pêches. Ils sont encore nombreux à faire de la résistance, à ne pas vouloir porter le vêtement à flottaison intégrée (VFI), qui pourrait les sauver, «parce que ça gêne...»

Pêche, plaisance: même combat

Exit l'image du navigateur en ciré jaune à la Tabarly. «Dans le monde de la course au large, un grand bond a été fait, souligne VincentRiou, héros du Vendée Globe, dans le domaine des vêtements et autres combinaisons de protection contre le froid ou l'humidité». Mais, déplore-t-il, «tout le monde n'en profite pas». Le Breton, qui fréquente les quais de Loctudy, y croise ses camarades pêcheurs qui ont, dit-il, «du matériel bien archaïque». «Il y a un marché, estime Vincent Riou, les équipementiers devraient pouvoir réaliser un vêtement avec lequel ils puissent travailler, et qui ne soit pas trop cher». Même topo pour la balise individuelle de détresse, que le skipper juge peu efficace. «Il faut, avec les entreprises, trouver un nouvel outil qui soit commun aux marins de la pêche, de la plaisance, du commerce». C'est tout le combat mené par Georges Tourret, le patron de l'Institut maritime de prévention (IMP), basé à Lorient.

«Portez du orange fluo»

«Si on ne flotte pas, on ne peut survivre dans l'eau», a souligné, quant à lui, Marc Gander, ex-commandant de la flottille 32F de Lanvéoc-Poulmic (29). Il n'a jamais oublié son premier sauvetage. «Un coquillier qui sombrait dans la rade. 2 minutes 30 plus tard, le Super Frelon était sur zone. Trop tard. Le pêcheur avait coulé à pic. Les bottes, le ciré et les trois pulls de laine tricotés par la grand-mère: tout cela est à proscrire. Il faut donc porter systématiquement quelque chose qui permette de flotter». Mais il faut aussi, en cas de pépin, pouvoir être repéré par les sauveteurs. Avec une veste de quart bleu marine, c'est difficile: «Portez du orange, portez du orange fluo», recommande l'expert en sauvetage.

* Société nationale de sauvetage en mer. www.snsm.org

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