Naufrage. Alain Delord n'avait pu assurer son voilier

Naufragé trois jours durant au sud de Tasmanie, le Morbihannais Alain Delord est sain et sauf (Le Télégramme d'hier). Mais, non-assuré, sans papiers, il se trouve désormais confronté à des problèmes financiers et administratifs.

Tout d'abord transbordé de son radeau de survie dans un pneumatique de sauvetage, AlainDelord a ensuite été littéralement tiré à l'intérieur du paquebot. Photo EPA
Tout d'abord transbordé de son radeau de survie dans un pneumatique de sauvetage, AlainDelord a ensuite été littéralement tiré à l'intérieur du paquebot. Photo EPA
Le Tcouk Tchouk Nougat, voilier de 10,50m du marin breton, Alain Delord, sauvé dimanche au large de la Tasmanie après trois jours dans un radeau de survie, n'était pas assuré, a déclaré ce lundi sa compagne, Armelle Launay-Caillaud. «Il va falloir panser les blessures car on ne sort pas indemne d'un tel naufrage», a déclaré la compagne du marin morbihannais, après l'avoir au téléphone hier matin. «Le souci également, c'est que ce naufrage est une perte sèche dans la mesure où le bateau n'était pas assuré», a-t-elle dit. «Alain a perdu 150.000EUR car les assurances n'ont pas voulu le prendre en charge avant le départ. Or, pour lui, son bateau, c'est sa raison d'être. C'est vital(...) Au-delà du problème financier, il y a le problème humain: il y a des gens qui meurent de désespoir; lui, sans son bateau, c'est pareil. Ça fait partie de sa vie», a-t-elle dit.

«Les nerfs tombent»

Armelle Launay-Caillaud, qui a parlé à Alain Debord dimanche, explique que son compagnon a vu sa dernière heure arriver avant d'être recueilli, dimanche matin, par un paquebot qui s'était dérouté pour lui porter secours: «Il est passé tout près de la mort. Il a vu ses derniers moments arriver. Son radeau s'est retourné plusieurs fois». L'émotion est surmontée mais les nerfs tombent. En plus, ce qui l'ébranle, c'est qu'il n'a plus de papiers d'identité et plus de carte bancaire. Après plus de 90 jours en mer en solitaire (*), le naufragé devrait toucher terre ce matin à 8h, heure australienne (22h françaises, hier soir, ndlr) à Hobart (Tasmanie). Il y passera une nuit avant de rejoindre Canberra.

Un voyage de 18 jours à 15.780

EUR Cette opération de sauvetage ne sera pas, non plus, sans conséquences sur le circuit touristique pour lequel les passagers de l'Orion avaient déboursé jusqu'à 20.000dollars australiens (environ 15.780EUR). Ils devront, en effet, faire l'impasse sur quelques escales initialement prévues lors de ce voyage de 18 jours, rapporte le Sydney Morning Herald. Toutefois, selon Don McIntyre, le responsable croisière de ce paquebot de luxe, si certains passagers ont, dans un premier temps, manifesté leur mécontentement, tous ont, par la suite, consenti à sacrifier une partie de leur voyage pour porter assistance au marin breton. «L'ambiance à bord est toujours très bonne», ont ainsi fait savoir les organisateurs du voyage sur leur page Facebook.

Un couteau et des sous-vêtements

Une page sur laquelle figurent d'autres commentaires: «Alain s'est bien reposé cette nuit, écrivent-ils encore. Ses mains sont légèrement enflées et ses articulations douloureuses, mais il arrive à se déplacer dans sa suite ». Sa préoccupation semble être maintenant l'accueil que vont lui réserver les services de l'immigration australienne. «Il n'a, comme seules possessions, qu'un couteau et des sous-vêtements thermiques...». Et aucun passeport à présenter, donc.

* Alain Delord était parti le samedi 27octobre 2012 d'Arzon (56).

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