Fest-noz. Un pas vers l'Unesco

Le fest-noz sera-t-il, à l'instar du tango, reconnu comme élément représentatif du patrimoine mondial immatériel de l'Unesco. C'est en tout cas le souhait de Dastum qui va déposer un dossier en ce sens.

Le dossier de Dastum sur l'inscription du fest-noz (ci-contre à Saint-Brieuc) au patrimoine mondial doit être déposé en juin. Et l'Unesco devrait se prononcer à la fin du premier semestre 2011. Photo Claude Prigent
Le dossier de Dastum sur l'inscription du fest-noz (ci-contre à Saint-Brieuc) au patrimoine mondial doit être déposé en juin. Et l'Unesco devrait se prononcer à la fin du premier semestre 2011. Photo Claude Prigent
Les trésors de l'Humanité de l'Unesco, tout le monde connaît. Il s'agit généralement de sites patrimoniaux remarquables, reflets de civilisations tout aussi remarquables. Ce que l'on sait moins c'est que depuis 2005, l'Unesco a promulgué une convention - ratifiée par les parlementaires français - destinée à préserver les trésors immatériels de l'Humanité dignes d'être transmis de génération en génération: danses, musiques, théâtre mais aussi fêtes et traditions populaires. «Il y a deux ans, j'ai pris connaissance de cette convention très intéressante pour nous», explique Charles Quimbert, directeur de Dastum, organisme qui, depuis des années, collecte en Bretagne les éléments du patrimoine culturel.

Réponse en 2011

En décembre2008, Dastum a organisé deux journées de réflexion autour du patrimoine immatériel qui, souvent, passe au second plan quand les élus doivent faire avancer des dossiers. 200 personnes y avaient participé. Ensuite, un groupe de travail a été constitué pour définir ce qui pourrait être proposé à l'Unesco. Le fest-noz, c'était une évidence, s'est très vite imposé. Depuis, Dastum travaille en lien avec le ministère de laCulture pour la rédaction d'un mémoire qui doit être déposé en juin prochain. Ce document doit prendre en compte la dimension sociale et ethnologique du fest-noz. Il doit expliciter en quoi cette inscription à la convention est importante pour l'avenir de ce phénomène social et musical. L'Unesco devrait se prononcer à la fin du premier semestre 2011. Un autre dossier, concernant les chants à écouter et les complaintes en langue française et gallaise ainsi que les gwerziou (complaintes en breton), devrait être déposé dans la foulée, dans le cadre d'un plan de sauvegarde de ces éléments culturels. Les bénéfices de ces reconnaissances ne seront pas sonnants et trébuchants. «Elles ont surtout pour but de mobiliser une communauté», avance CharlesQuimbert qui reconnaît aussi que l'investissement du ministère de la Culture dans ces démarches n'est pas dénué de sens. Paris soutenant le fest-noz et la gwerz au niveau international comme il l'a fait pour le château de Versailles, c'était inimaginable il y a vingtans.

Le tango, les carnavals...

Les Bretons ne sont pas les seuls à brandir l'étendard de leurs éléments immatériels. Récemment les Corses ont obtenu le classement du Cantu in Paghjella, une forme de chant polyphonique. Parallèlement, les Belges ont eu l'assurance que leur carnaval de Binche et leurs processions de Géants ne tomberaient pas dans les oubliettes du temps. Le tango, lui aussi, a été inscrit à la convention sur proposition des gouvernements argentin et uruguayen. Un autre dossier, porté par les accros de la tauromachie et visant à protéger la corrida, pourrait être confié à l'Unesco. Ce projet a soulevé une tempête de protestations. «Enfoncer une quinzaine d'armes blanches dans le corps d'un animal, est-ce un trésor de l'Humanité», se demandent ses opposants?

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