L'armée française, qui est entrée aujourd'hui dans la troisième semaine de son intervention au Mali pour en chasser les islamistes armés, a pour la première fois mené des patrouilles avec l'armée malienne vers Gao, dans le nord, préparant le terrain à l'arrivée probable de troupes africaines. En milieu de journée, on apprenait que soldats français et maliens avaient repris Hombori, localité située sur une route menant à Gao. De son côté, Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a passé en revue les 300 officiers et soldats de la Zone de regroupement et d'attente (ZRA) de Miramas en partance pour le Mali.
18H50. Envoi d'un avion britannique de surveillance
La Grande-Bretagne a envoyé un avion de surveillance Sentinel "en soutien aux opérations militaires françaises au Mali", a annoncé vendredi le ministère britannique de la Défense dans un communiqué. Cet appareil, qui s'ajoute à deux avions C17 de transport militaire déjà mis à la disposition de la France par le Royaume-Uni, "sera basé au Sénégal", a précisé un porte-parole du ministère.
Le Sentinel a généralement un équipage de cinq personnes : deux pilotes, un commandant de mission et deux analystes d'images.
17H30. "Pas de risque d'enlisement" au Mali, objectifs "atteints et respectés" (Ayrault)
Interrogé en marge d'un déplacement en Argentine sur un éventuel risque d'enlisement alors que les troupes françaises prennent pied au Mali, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a répondu : "Non, il n'y a pas de risque d'enlisement, les objectifs que la France s'est fixée sont atteints et respectés. La mission internationale inter-africaine se met en place peu à peu, elle a vocation à se substituer aux troupes françaises".
"Le premier objectif", a rappelé M. Ayrault, était que la France intervienne "pour empêcher la pénétration des groupes terroristes à Bamako pour s'installer au coeur même de l'Afrique. Ces troupes terroristes ont été stoppées et (...) reculent, l'objectif est de continuer à les faire reculer et de les combattre", a-t-il souligné.
15H10. Le ministre de la Défense fait une revue des troupes en partance pour le Mali
Depuis un hangar bâché de la Zone de regroupement et d'attente (ZRA) de Miramas (Bouches-du-Rhône), le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a effectué un passage en revue des 300 officiers et soldats en partance pour le Mali.
Cette zone d'attente, créée en 1997, peut accueillir mille hommes, 300 conteneurs et 600 véhicules. Elle avait été activée pour la dernière fois en 2010 dans le cadre de l'intervention de la France en Afghanistan.
Deux mille cinq cents hommes sont déjà engagés au Mali dans le cadre de l'opération Serval, qui concerne 3.700 militaires au total, a précisé le ministre, qui rencontrait pour la première fois des troupes en partance depuis le début de l'opération.
Interrogé sur le coût de l'opération, M. Le Drian a démenti le chiffre de 2,5 millions d'euros par jour. "Je n'ai jamais dit ça. Il y a dans le budget de la Défense une ligne pour les opérations extérieures qui est tous les ans de 600 à 650 millions. L'opération au Mali s'impute sur cette ligne. Aujourd'hui, il est trop tôt pour en évaluer le coût", a-t-il dit.
13H. Les soldats français et maliens reprennent une ville sur la route de Gao
Les soldats maliens et français ont repris cette nuit le contrôle de la localité de Hombori, sur la route menant à Gao, une des principales villes du Nord du Mali, occupé par des groupes islamistes armés, a-t-on appris de sources concordantes. "Les militaires maliens et français sont à Hombori. Ils assurent la sécurité de Hombori. Il n'y a plus d'islamistes sur place", a déclaré un enseignant de la ville, située à 920 km de Bamako, dont le témoignage a été confirmé par d'autres habitants et une source malienne de sécurité, qui a précisé que les soldats français et maliens allaient poursuivre leur progression vers Gao. Hombori se trouve à un peu plus de 200 km à l'ouest de Gao.
10H30. Les islamistes "dynamitent" un pont stratégique près du Niger
Des combattants islamistes ont "dynamité" dans cette nuit un pont stratégique, près de la frontière nigérienne, sur la route menant à Gao, unes des principales villes du nord du Mali. "Les islamistes ont dynamité le pont de Tassiga. Personne ne peut plus passer pour aller au Niger, ou venir vers Gao", a déclaré Abdou Maïga, propriétaire de camions de transports, dont le témoignage a été confirmé par une source nigérienne de sécurité.
09H00. Rencontre d'urgence samedi des chefs d'état-major ouest-africains
Les chefs d'état-major ouest-africains doivent se rencontrer samedi lors d'une session d'urgence à Abidjan, afin de discuter des opérations militaires en cours au Mali, a annoncé la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), présidée par la Côte d'Ivoire.
06H00. Des patrouilles franco-maliennes à Gao
Des soldats français et maliens ont effectué cette nuit des patrouilles conjointes au sud de Gao, "une première" en direction de cette métropole du nord-est du Mali prise l'an dernier par les islamistes. Ces patrouilles sont parties de Douentza, à 400 km à l'ouest de Gao, et ont avancé de 200 km en direction de cette ville, une des trois principales du nord du Mali qui, avec Tombouctou et Kidal, ont été prises fin mars 2012 par les groupes islamistes armés. Il semble que les armées française et malienne soient en train de préparer le terrain à une intervention terrestre sur Gao de soldats nigériens et tchadiens basés au Niger.