Chômage. Les « Invisibles » veulent faire entendre leur voix

Ils n'ont jamais été aussi nombreux et restent pourtant « invisibles » : une marche de chômeurs s'élance, aujourd'hui, à travers la France.

Des actions similaires ont déjà été menées cette année, en Grèce, en Espagne ou encore en Pologne (ci-contre). Photo EPA
Des actions similaires ont déjà été menées cette année, en Grèce, en Espagne ou encore en Pologne (ci-contre). Photo EPA
Plusieurs dizaines de demandeurs d'emploi prendront la route depuis Montpellier (Hérault) et Haguenau (Bas-Rhin), pour une arrivée prévue le 6 juillet à Paris, avec le souvenir de la mobilisation de l'hiver 1997-1998. Outre les revendications d'urgence (création d'un fonds social d'urgence, arrêt des radiations à Pôle emploi...), les associations de chômeurs (MNCP, Apeis, AC !), soutenues par deux syndicats de Pôle emploi et Attac, contestent le refus du gouvernement de les associer à la conférence sociale (de jeudi à vendredi).

« En situation d'apathie »

Alors que les listes de Pôle emploi n'ont jamais été aussi longues (3,26 millions de chômeurs sans activité en avril), les chômeurs entendent aussi « donner de la voix » avant la négociation qui définira, à l'automne, de nouvelles règles pour l'assurance chômage. Pour Alain Marcu, d'AC !, « les chômeurs sont noyés dans les difficultés du quotidien, en situation d'apathie, ils restent dans leur coin et sont invisibles ». Second type de réaction, une « révolte impuissante, contre l'ordre du monde ou contre soi, comme le montre le cas du demandeur d'emploi qui s'est immolé à Nantes » en février, souligne le psychiatre Michel Debout.

Aucune représentativité

L'action collective des chômeurs - statut qui bénéficie d'une image dévalorisante - est structurellement faible. L'enjeu, pour les associations, est aussi d'asseoir leur légitimité pour devenir des interlocuteurs officiels. « On est consultés par les commissions parlementaires, l'Unédic et même le Medef, mais cela ne se traduit pas au niveau des pouvoirs publics. Sapin comme Ayrault refusent de nous recevoir », dénonce l'ancien président du MNCP. Mais, selon le sociologue Didier Demazière, « le gouvernement n'a pas les mains libres car les syndicats sont globalement hostiles à ce que les chômeurs deviennent une composante supplémentaire du dialogue social ». Un récent rapport parlementaire préconisait pourtant l'entrée des associations de chômeurs dans le Conseil d'administration de Pôle emploi.

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