Affaire Neyret. Soupçonné d'avoir vendu des fiches de police, l'ex-commissaire dément

Un nouvel élément se rajoute dans l'affaire Neyret. Selon Paris Match, l'ex-numéro 2 de la police lyonnaise, mis en examen et écroué depuis le 3 octobre, aurait fourni, contre rétributions, 108 fiches de la Police judiciaire et sept autres d'Interpol à Gilles Bénichou, figure des nuits lyonnaises, actuellement incarcéré pour corruption. L'avocat de Michel Neyret a fait savoir que si l'ex-commissaire reconnaissait avoir obtenu certaines faveurs en échange de fiches, il démentait catégoriquement le versement d'argent.  

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Où s'arrêtera l'affaire Neyret ? C'est la question qu'on peut se poser alors que Paris Match révèle que l'ex-numéro 2 de la police lyonnaise aurait fourni 108 fiches de la PJ et 7 d'Interpol à Gilles Bénichou, comme l'indiquerait un rapport de l'IGS.

Juteux business
Ces fiches, retrouvées lors de perquisitions dans les bureaux lyonnais de Gilles Bénichou, porteraient sur différents malfrats. Elles auraient été fournies par Michel Neyret dans le cadre d'un juteux business portant sur plusieurs milliers d'euros, affirme le magazine qui précise que les ventes de ces informations étaient assurées par le cousin de Gilles Bénichou, Stéphane Alzraa, également mis en examen dans le cadre de l'affaire Neyret. Certaines fiches auraient été monnayées jusqu'à 50.000 euros, indique l'hebdomadaire.

Pas de preuves sur des versements d'espèces
L'AFP a également consulté le rapport de l'IGS. Si ce rapporte évoque bien une centaine de fiches "sorties" par Michel Neyret de la police judiciaire, du fichier Stic, ainsi que sept d'Interpol - qui a indiqué qu'elle menait de son côté sa propre enquête -, il ne fait pas état pour l'heure de preuves sur des versements d'espèces dont aurait bénéficié en échange le policier, précise l'agence de presse.

Transferts d'argents entre l'Indonésie et la Suisse
Paris Match affirme de son côté que ces fiches auraient été vendues. Des écoutes téléphoniques entre le présumé "vendeur" et un intermédiaire indiqueraient que des transferts d'argents auraient été réalisés ou étaient en voie de l'être entre un fond d'investissements basé en Indonésie et plusieurs comptes en Suisse, dont celui de Nicole Neyret, l'épouse de Michel Neyret. 

L'exemple de deux fiches est donné par Paris Match. L'une concernerait  Yannick Dacheville, soupçonné de trafic d'importantes quantités de cocaïne et qui serait une connaissance de Stéphane Alzraa. Une seconde concernerait Gilbert Chikli, soupçonné notamment d'avoir tenté d'escroquer 2 millions d'euros au compte de l'Elysée. Cet homme, considéré comme le Arsène Lupin des temps modernes, serait actuellement en fuite en Israël. 

Il reconnaît des faveurs, mais dément les versements d'argent
Répondant par l'intermédiaire de son avocat Me Yves Sauvayre, Michel Neyret a indiqué qu'il récusait avec force ces nouvelles accusations. "Que des fiches puissent avoir été monnayées 50.000 euros, je le démens avec force. On a toujours contesté qu'un quelconque service puisse avoir été monnayé contre des espèces sonnantes et trébuchantes", a déclaré Me Sauvayre. "Il y a eu des fiches sorties" et Michel Neyret "a reconnu avoir bénéficié de faveurs, une voiture, une villa dont il aurait joui, des voyages, mais jamais du moindre centime", a-t-il affirmé.

Des comptes non alimentés, selon l'avocat
Interrogé sur les comptes bancaires à son nom et celui de sa femme sur lesquels enquêtent les policiers de l'Inspection générale des services, Me Sauvayre a répondu: "Si demain on me prouve qu'il y a un centime d'euros qui y sont arrivés, que ce soit à son nom ou à celui de sa femme, je mange mon chapeau."  Selon Me Sauvayre, Neyret "n'a jamais été interrogé sur ces prétendus 50.000 euros". "Peut-être qu'il y a un dossier caché que je n'ai pas, mais ce serait grave", a-t-il ajouté. 

Michel Neyret "ne va pas bien"
Me Sauvayre a demandé que Michel Neyret puisse retourner rapidement devant les juges: "Cela fait un mois et demi qu'il est en détention. Il ne va vraiment pas bien. Depuis sa mise en examen, il n'a pas été entendu. Cela n'avance pas. Il est coupé du monde".

Un douanier niçois suspendu
Dans le cadre de la même affaire, on a appris ce samedi que le douanier en poste à Nice Jean-Paul Piazzoli, mis en examen cette semaine, a été lui suspendu de ses fonctions. "Valérie Pécresse a demandé à Jérôme Fournel (le directeur général des douanes) de suspendre cet agent, compte tenu de la gravité des faits qui lui sont reprochés", a déclaré à l'AFP un membre de l'entourage de la ministre du Budget. Ce douanier âgé de 63 ans a été mis en examen jeudi pour "association de malfaiteurs" et laissé libre sous un contrôle judiciaire.

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