Tuerie de Norvège. Breivik s'excuse pour les victimes sans lien politique, pas pour les autres

Anders Behring Breivik, jugé pour la mort de 77 personnes en Norvège l'an dernier, a regagné le box des témoins ce lundi pour continuer ses explications sur la tuerie d'Utoeya où 69 personnes, essentiellement des jeunes, ont péri le 22 juillet 2011. Pour la sixième journée de son procès, Breivik répondra notamment aux questions de l'accusation sur le massacre.

Photo AFP
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En ce lundi matin, Anders Behring Breivik a commencé par présenter ses excuses pour ses victimes sans appartenance politique, tout en refusant de faire de même pour les proches des adolescents tués sur l'île d'Utoeya. "J'aimerais leur présenter mes profondes excuses", a dit l'extrémiste de droite, en s'adressant aux familles des passants tués ou blessés par l'explosion de la bombe qu'il avait placée de le 22 juillet 2011 près du siège du gouvernement norvégien.

Au procureur lui demandant s'il voulait étendre ses excuses aux familles des autres victimes, y compris celles des adolescents qu'il avait abattus pendant un camp d'été de la Jeunesse travailliste sur Utoeya, Breivik a répondu par la négative.

Les familles des victimes n'acceptent pas ses excuses 
La mère d'un homme, Kai Hauge, qu'il a nommément évoqué dans ses excuses, a rejeté ses déclarations. "C'est bien sûr insuffisant", a dit Soelvi Hauge, citée sur le site du journal Aftenposten. "Kai ne reviendra jamais", a-t-elle ajouté. "C'était pathétique", a aussi réagi Jon Hestnes, représentant les proches des personnes mortes dans le quartier des ministères. "Rien dans son langage corporel ne montre qu'il croit en ce qu'il dit", a-t-il déclaré à la chaîne NRK.

Breivik : "J'ai perdu famille et amis"
"Ils ont perdu tout ce qu'ils avaient de plus cher", a dit Breivik, évoquant les proches des victimes. "Mais moi, j'ai perdu famille et amis même si, en ce qui me concerne, c'était un choix", a-t-il précisé. "Il n'est pas souhaitable de s'en prendre à des personnes âgées de moins de 18 ans (...) mais dans la pratique, il était impossible de faire la différence", a-t-il estimé, précisant avoir tué "peu (de jeunes, ndlr) âgés de moins de 16 ans".

Un garçon épargné, parce qu'"il ne ressemblait pas à un marxiste"
Breivik a également raconté dans le détail comment il avait épargné quelques très rares vies, dont celle d'un garçon de 10 ans -dont il venait d'abattre le père- jugé trop jeune et un autre parce qu'"il ne ressemblait pas à un marxiste".

"Ca me donne la nausée qu'il se présente comme mon Dieu, qu'il ait décidé qui pouvait vivre et qui pouvait mourir", a réagi l'intéressé, Adrian Pracon, cité sur le site internet du journal Verdens Gang (VG).

Breivik : "Je suis exposé à un grave racisme"
La question de la santé mentale de l'accusé, jugé psychotique par une première expertise psychiatrique mais sain d'esprit par une contre-expertise, s'annonce comme centrale dans ce procès. "Si j'avais été un jihadiste barbu, je n'aurais pas fait l'objet d'une expertise psychiatrique du tout", s'est-il emporté lundi. "Mais parce que je suis un militant nationaliste, je suis exposé à un grave racisme", a-t-il ajouté. "Ils essaient de "délégitimer" tout ce en quoi je crois".

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S'il était déclaré pénalement irresponsable, Breivik pourrait se voir infliger l'internement psychiatrique à vie. Reconnu responsable, il encourrait 21 ans de prison, une peine susceptible d'ensuite être prolongée aussi longtemps qu'il serait considéré comme dangereux.

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