Attentat de Karachi. Quand la fable devient farce

Des commissions du contrat de vente de sous-marins au Pakistan qui reviennent en France financer la campagne de Balladur, en 1995 ? Une version qualifiée de «fable», il y a quelques mois, par Nicolas Sarkozy.

 Même réplique agacée de la part du premier concerné, Edouard Balladur, qui faisait valoir que ses comptes de campagne avaient été certifiés et approuvés par le Conseil constitutionnel. Comment dix millions d'euros sont-ils arrivés, en liquide et en grosses coupures, dans ses comptes ? Grâce aux dons de militants, avait répondu sans ciller Balladur. Circulez, il n'y a rien à voir. Il y a quelques semaines, on apprenait que cette certification du Conseil constitutionnel avait été rendue alors que les auditeurs s'étaient prononcés... contre. Fable encore l'hypothèse de l'arrêt du versement de commissions à des intermédiaires pakistanais, toujours dans le cadre du même contrat, pour expliquer l'attentat de Karachi ? Le juge d'instruction, Marc Trévidic, se heurte au Secret défense... malgré les assurances répétées, appuyées, main sur le coeur, du gouvernement pour faire «toute la lumière». Le juge veut vérifier les déclarations des personnes entendues, notamment celle d'Edouard Balladur, par la mission d'information parlementaire créée pour enquêter sur les circonstances de l'attentat ? Le président de la mission refuse, invoquant le principe constitutionnel de séparation des pouvoirs. Bernard Accoyer, président de l'Assemblée nationale, évoque le même principe. Principe qui n'avait pas été opposé au juge Bruguière sollicitant l'accès aux travaux de la commission parlementaire sur le génocide rwandais ! Ultime justification, ultime pirouette : Bernard Accoyer met en avant la promesse de l'Assemblée que les propos recueillis resteraient «confidentiels». Et ose conclure, lui aussi avec le plus grand sérieux, que l'Assemblée n'a «strictement rien à cacher»... Ce n'est plus une fable. C'est une farce.

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