Après quatre mois de siège, le groupe américain Kraft Foods a réussi à mettre la main sur Cadbury pour 13milliards d'euros. Kraft, déjà propriétaire des biscuits LU, des chocolats Milka, Suchard et Côte d'Or, récupère ainsi des marques tout aussi connues comme Carambar, Kréma, La Pie qui chante, les chewing-gums Hollywood et Stimorol ou le chocolat Poulain, pour ne citer que des françaises.
Portefeuille de rêve
Le tout constitue un portefeuille de rêve, de plus de 40 marques ayant chacune un chiffre d'affaires de plus de 100millions de dollars annuels. Surtout, le nouveau groupe deviendra leader dans les marchés actuellement très recherchés des grands pays émergents, Brésil, Russie, Inde, Chine et Mexique. Pour les analystes, ce rachat, financé largement par de la dette, serait ainsi un nouveau signe de reprise. Par contraste, l'échec de l'ex-Cadbury Schweppes à trouver un fonds d'investissement qui veuille racheter ses boissons américaines, à l'été 2007, avait été considéré comme un des signes marquants du début de la crise. Dans un Royaume-Uni, pourtant habitué au rachat de grands fleurons, la disparition de Cadbury va marquer, s'agissant d'une marque presque bi-centenaire et chère au coeur des Britanniques.
Maintien de l'emploi
Mais Kraft (98.000 salariés) a su donner à Cadbury des assurances pour le maintien de l'emploi au Royaume-Uni (5.600 personnes), ce que Gordon Brown, a jugé «encourageant». Irene Rosenfeld, PDG de Kraft, a assuré que Kraft serait un «importateur net d'emploi au Royaume-Uni», jugeant que l'accord permettait de «garder une forte présence» dans le pays. Seule l'irruption des chevaliers blancs potentiels, l'italien Ferrero et l'américain Hershey, pourraient faire capoter le rachat. Ils ont désormais jusqu'au 25janvier pour se manifester.